dimanche 27 février 2011

y recuerda - J.O. Oller (Milimbo)


y recuerda, {2a Edición revisada}, ilustraciones de Juanjo G. Oller, éd. Milimbo, 2010.

" 'Caperucita Roja' habla de pasiones humanas, de voracidad oral, y de deseos agresivos y sexuales en la pubertad. Opone la oralidad controlada del niño maduro (la comida agradable que lleva a la abuela) a su forma mas primitiva (el lobo que devora a la abuela y a la niña). Gracias a la violencia, incluyendo la que salva a las dos mujeres y destruye al lobo cortándole la barriga y poniéndole después piedras en su interior, el cuento no muestra el mundo de color de rosa. La historia termina cuando todos los personajes -niña, madre, abuela, cazador y lobo- 'hacen lo que les corresponde': el lobo intenta escapar y muere, después de lo cual el cazador le saca la piel y se la lleva a casa; la abuela se come lo que Caperucita le ha traído; y la niña aprende la lección. No hay conspiración alguna por parte de los adultos que obligue al héroe del cuento a enmendar sus acciones como exige la sociedad, proceso que niega el valor de la guía interna. Lejos de que otros lo hagan por ella, la experiencia de Caperucita la lleva a cambiar, puesto que promete '... y no saldré del camino cuando vaya sola por el bosque'.
El Psicoanálisis de los cuentos de hadas. Bruno Bettelheim. Crítica"

p. 0-9

p.19-20


Milimbo est une structure de micro-édition de Valencia, composée des adorables Juanjo G. Oller et Trinitat Olcina, dont le travail extrêmement graphique et les originaux de carton ondulé sont à découvrir expressément.

dimanche 20 février 2011

Aurélia - G. de Nerval


Aurélia, suivi de Lettres à Jenny Colon, de La Pandora et de Les Chimères, Gérard de Nerval, édition établie et commentée par Béatrice Didier, introduction de Jean Giraudoux, éd. Le Livre de Poche, 1972. [Bernard Grasset, 1942]

"Je ne sais comment expliquer que, dans mes idées, les évènements terrestres pouvaient coïncider avec ceux du monde surnaturel, cela est plus facile à sentir qu'à énoncer clairement. Mais quel était donc cet Esprit qui était en moi et en dehors de moi ? Était-ce le Double des légendes, ou ce frère mystique que les Orientaux appellent Ferrouër ? - N'avais-je pas été frappé de l'histoire de ce chevalier qui combattit toute une nuit dans une forêt contre un inconnu qui était lui-même ? Quoi qu'il en soit, je crois que l'imagination humaine n'a rien inventé qui ne soit vrai, dans ce monde ou dans les autres, et je ne pouvais douter de ce que j'avais vu si distinctement.
Une idée terrible me vint : "L'homme est double", me dis-je. - "Je sens deux hommes en moi", a écrit un Père de l'Église. - Le concours de deux âmes a déposé ce germe mixte dans un corps qui lui-même offre à la vue deux portions similaires reproduites dans tous les organes de sa structure. Il y a en tout homme un spectateur et un acteur, celui qui parle et celui qui réponde. Les Orientaux ont vu là deux ennemis : le bon et le mauvais génie. "Suis-je le bon ? suis-je le mauvais ? me disais-je. En tout cas, l'autre m'est hostile... Qui sait s'il n'y a pas telle circonstance ou tel âge où ces deux esprits se séparent ? Attachés au même corps tous deux par une affinité matérielle, peut-être l'un est-il promis à la gloire et au bonheur, l'autre à l'anéantissement ou à la souffrance éternelle?" Un éclair fatal traversa tout à coup cette obscurité... Aurélia n'était plus à moi !... Je croyais entendre parler d'une cérémonie qui se passait ailleurs, et des apprêts d'un mariage mystique qui était le mien, et où l'autre allait profiter de l'erreur de mes amis et d'Aurélia elle-même. Les personnes les plus chères qui venaient me voir et me consoler me paraissaient en proie à l'incertitude, c'est-à-dire que les deux parties de leurs âmes se séparaient aussi à mon égard, l'une affectionnée et confiante, l'autre comme frappée de mort à mon égard. Dans ce que ces personnes me disaient, il y avait un sens double, bien que toutefois elles ne s'en rendissent pas compte, puisqu'elles n'étaient pas en esprit comme moi. Un instant même, cette pensée me sembla comique en songeant à Amphitryon et à Sosie. Mais, si ce symbole grotesque était autre chose, - si, dans d'autres fables de l'Antiquité, c'était la vérité fatale sous un masque de folie ? "Eh bien, me dis-je, luttons contre l'esprit fatal, luttons contre le dieu lui-même avec les armes de la tradition et de la science. Quoi qu'il fasse dans l'ombre et la nuit, j'existe, - et j'ai pour le vaincre tout le temps qu'il m'est donné encore de vivre sur la terre." "
p.41-43

Et je ne résiste pas : l'introduction de Jean Giraudoux est également savoureuse, si ce n'est plus.
"Il est une catégorie d'écrivains auxquels notre imagination a réservé en nous une place si sûre, qu'il nous paraît parfois presque superflu, non certes qu'ils aient existé, mais que nous les lisions. Logés en particulier aux points douloureux de la pensée française - car c'est aux écrivains français surtout que je pense -, le rôle qu'ils jouent a suffisamment d'importance pour qu'on leur pardonne d'être le plus souvent de médiocres auteurs et que leur tienne lieu de talent la lumière tragique dont leur place est marquée. Il fallait qu'ils existassent, et il est curieux de voir que ce caractère de nécessité absolue s'attache surtout à ceux dont l'existence fut une suite de hasards, de rêves, ou d'accidents."
p.IX

dimanche 13 février 2011

Toboggans des maisons - A.Marembert et A.Calleja


Toboggans des maisons, Poèmes d'Amandine Marembert, Illustrations d'Audrey Calleja, coll. "le farfadet bleu", éd. L'Idée Bleue / Cadex, 2009.

p.6-7

p.16-17

"les montres tu les portes pour moi qui me défile à chaque coup d'aiguille
mélange parfois le jour et la nuit de l'endors-matin au réveil-soir"
p.21

dimanche 30 janvier 2011

Capucine - C.Dreyfuss et C.Grosperrin


Capucine, Corinne Freyfuss et Camille Grosperrin, coll. "Bigre", éd. Diantre !, 2008.



"Dansons la capucine, y'a pas de pain chez nous, y'en a chez la voisine, mais ce n'est pas..."
p. 4-5


"je tremble / quand il s'approche"
p. 8-9


"je vais le TUER.
je suis méchante,
je le sais.
j'ai de mauvaises pensées.
je les ai arrosées
je les ai soignées
j'ai les doigts verts pour les mauvaises pensées.

pour nous..."

p.40-41


"lui, il dit que la méchanceté se lit dans mes yeux.
des yeux myosotis, dit maman.
encore des fleurs."

p.42-43



"peut-on tuer quelqu'un rien qu'en y pensant très fort ?
peut-on protéger quelqu'un rien qu'en y pensant très fort ?"

p.72-73

dimanche 16 janvier 2011

Iceberg - M.Hellman


Iceberg, Michel Hellman, coll. "Colosse" n°20, jimmy beaulieu éd., 2010. [traduction en inuktitut : Georges Filotas]

"Le 21 janvier 1968, un bombardier B-52 américain transportant quatre bombes H de 1,1 mégatonne chacune s'écrasa dans l'océan Arctique et provoqua une contamination radioactive importante. L'incendie causé par l'impact fit fondre la glace et l'une des bombes coula au fond de la mer.
Elle n'a jamais pu être récupérée.
Le haut commandement de l'armée exigea le secret. Ce n'est que depuis peu que l'on découvre les détails concernant cet évènement, qualifié par les experts comme l'une des plus graves catastrophes nucléaires de notre histoire."


p.40




p.8-13-25

Informations : "Colosse" ; Michel Hellman

dimanche 9 janvier 2011

Du luxe et de l'impuissance - J.-L. Lagarce


Du luxe et de l'impuissance, Jean-Luc Lagarce, coll. "Du Désavantage du vent", éd. Les Solitaires Intempestifs, 2008.

"Se faire de nouvelles promesses. Se promettre de ne plus recommencer. Aller son chemin. Ne pas écouter les conseilleurs attentifs, les conseillers pleins de sollicitudes. Se méfier de toutes les certitudes. Continuer à avoir peur, être inquiet, ne jamais être sûr de rien. S'inquiéter du respect et se garder de la fausse insolence. Haïr la parodie. Se souvenir. Ne jamais oublier de tricher. Dire la vérité et ne plus s'en vanter. Abandonner les voies rapides et suivre les traces incertaines. Parfois aussi, de temps à autre, s'arrêter, ne plus rien faire et ne pas même affirmer que ce fût pour réfléchir. Prendre son temps. Ricaner dans les moments inopportuns. Sourire avec douceur. Ne pas être, jamais, efficace, renoncer. Lutter contre les médiocres. Résister. Éviter toujours ces mots-là, ces choses qu'on ne comprend jamais, "le consensus", "la conjoncture", "les synergies", on a beau avoir fait des études, ces mots-là, on ne les comprends pas, alors, on les laisse. Ne pas craindre l'affrontement. Ne pas craindre même, admettons, de provoquer l'affrontement. Chercher la bagarre, oui, "des fois", et même juste pour rire. S'en moquer. Garder en réserve, toujours, au milieu des défaites, la légère et nécessaire ironie de la victoire. Inversement aussi, j'allais le dire.
______________________________________________
Éditorial pour la plaquette de saison 1991/1992 du Théâtre Granit, Belfort."


p. 7-8

dimanche 2 janvier 2011

Le trait - G. Noordzij


Le trait, une théorie de l'écriture, Gerrit Noordzij, coll. "Bibliothèque typographique", Ypsilon éd., 2009.

"Lorsque les faits nous obligent à comparer les écritures avec les caractères d'imprimerie on cache les faits. L'histoire du romain du roi en fournit un bel exemple. Ce caractère d'imprimerie fut gravé vers 1700 suivant les prescriptions d'un comité scientifique. Le projet fut présenté sur un fond quadrillé, le procédé classique pour reproduire les dessins à l'échelle. Les notes de la commission confirment ce que chacun peut constater : le projet reproduit jusque dans les détails l'écriture de Romain Jarry qui était vers 1650 le calligraphe du Cabinet du Roi. Il n'y a donc pas de doute possible : le romain du roi, le caractère d'imprimerie est bel et bien issu de l'écriture de Jarry, ce qui ruine les fondements des sciences de l'écriture. Les scientifiques évitent le séisme en le passant sous silence. Ils présentent le romain du roi comme un tournant historique. Le fond quadrillé devient alors l'origine véritable du caractère d'imprimerie et c'est ainsi que les caractères d'imprimerie seraient devenus indépendants de l'écriture manuelle.
Ce faux en écriture est fait pour sauver un point de vue intenable, mais le résultat est le contraire. Il est impossible de parler de l'indépendance des caractères d'imprimerie sans évoquer le souvenir de cette falsification de l'histoire. Les falsifications sont des phénomènes familiers en matière scientifique. Un scientifique peut succomber à la tentation lorsque sa théorie , lorsque l'oeuvre de sa vie, est menacée de réfutation. La lettre d'imprimerie et la pédagogie offrent de très nombreuses tentations d'oublier les données factuelles de l'écriture, de les passer sous silence, de les occulter, parce que les points de vue professionnels en matière d'écriture mènent forcément à conclure à l'indépendance des lettres d'imprimerie pa rapport à l'écriture informelle et parce que leurs points de vue ne sont défendables qu'au mépris des faits établis."
p.17-18